Je n’oublierai jamais le jour où ma mère a décidé d’appeler le Bureau des services à la jeunesse.

J’avais 15 ans. C’était cinq jours après mon arrestation par la police pour cause d’intoxication publique, et deux jours après que mes parents ont dû partir à ma recherche dans la forêt pour me ramener à la maison après encore une autre nuit d’intoxication.

Ma mère et une enseignante avec qui j’étais proche à l’école ne savaient plus quoi faire, alors ils ont choisi d’appeler le BSJ. À l’époque, j’étais furieuse; je ne croyais pas que j’avais besoin d’aide. Je croyais qu’avec le temps, je cesserais de déranger en salle de classe, de me rendre high à tous les dîner et de boire à chaque occasion.

J’étais indifférente au fait d’être suspendue de l’école aux deux semaines, et mon impolitesse envers le personnel enseignant me donnait un air de dure. Si je souriais dans les couloirs et que je faisais semblant que tout allait bien, mes amis n’allaient pas me juger.

Je ne me doutais pas qu’avec l’aide d’une conseillère du BSJ, je pouvais surmonter les périodes les plus sombres et traumatisantes de ma vie. Mais ça n’a pas été facile. Au cours des quelques premières séances, je ne parlais qu’en présence de l’enseignante avec qui j’étais proche. Je refusais de dévoiler ma vie personnel à qui que ce soit, mais après avoir rencontré la conseillère pendant environ deux mois, mes murs commençaient à s’effondrer.

Elle apportait des séances créatives à la table, en sachant à quel point c’était difficile pour moi de m’ouvrir. Elle s’assurait que j’étais toujours à l’aise avec les sujets dont nous discutions. Elle m’a aidé à voir en moi une personne meilleure, et même chez les autres.

J’ai passé d’une note dans les 50 à l’obtention de mon diplôme avec une moyenne de 84, de me rendre high et de boire à chaque occasion, à faire le bon choix de demeurer sobre, pour de bon. Grâce à l’aide de ma conseillère du BSJ, je me suis méritée une bourse qui m’a aidée à payer ma première année de collège, pendant laquelle j’étudie pour devenir travailleuse sociale. Ma conseillère m’a inspiré de tellement de façons.

Alors me voilà aujourd’hui, travaillant dans une garderie, fréquentant le collège et apprenant à composer avec les émotions qui plombent sur moi. C’est un processus long, mais les résultats positifs en valent vraiment la peine jusqu’à présent!

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